Décalé

21 avril 2006

Hotel Rwanda


Ce soir, je viens de voir ce film de Terry George qui raconte l'histoire vraie d'un homme, Paul Rusesabagina, qui alors que le Rwanda sombre dans une guerre civile où s'affrontent Huttus et Tutsis. Cet homme armé de son seul courage et de sa débroullardise se démène pour tenter de sauver du massacre plus de 1200 Tutsis réfugiés dans l'hôtel dont il est le gérant à Kigali.
Ce film est vraiment très intelligemment réalisé. Il n'y a pas de sang qui gicle, pas de voyeurisme, mais tout se devine. Toute l'horreur se devine, tout le traumatisme psychologique de ces gens est présent. Et en même temps, nous voyons le desinteressement total des occidentaux, des gouvernements. L'abandon des occidentaux est horrible à supporter. Seuls les blancs sont rappatriés sans chercher à sauver n'importe quels ruwandais.
Plus d'un million de tutsis sont morts souvent à coups de machette.

Oh non dans ce film il n'y pas que des mauvais. Cette infirmière du CICR qui assiste à la mort du vingtaine d'orphelins tutsis parce qu'elle n'a pas pu les faire rentrer tous dans sa camionette. Et ce directeur de la Sabena, propriétaire de l'hôtel qui sans réfléchir prend son téléphone appeler les le président français (Mitterand) et le premier ministre belge pour donner un peu de répis aux réfugiés de l'hôtel.

Pourquoi l'ONU a mis tant de temps à réagir ? Certes, il semblerait que ce qui s'est passé était inpensable puisque même le Rwanda qui siégeait au conseil de sécurité n'a pas demandé d'aide. Pourquoi les occidentaux, l'Europe n'a pas réagi ? On peut se dire ce sont des africains, noirs sans pétrole, mais cela peut-il tout expliquer ?

Mais je repense aussi à cette chanson de Jean Jacques Goldman où Fredericks, Goldman et Jones chacun à leur tour se demande ce qu'ils auraient fait si respectivement ils avaient été blanche et riche à Johannesburg, allemand pendant la deuxième guerre mondiale et Irlandais de Belfast. C'est facile après tout de réagir, de s'attendrir après coup, mais aujourd'hui alors que des choses comparables se produisent au Soudan, que faisons nous ?

En conclusion, un beau film qui fait réfléchir.