Décalé

14 janvier 2006

L'erreur est humaine

Alors qu'on critique sans cesse ces jours-ci la justice française, il est intéressant de se pencher sur ce qui se passe dans d'autres pays. Le Monde daté du 13 janvier rapporte l'horrible histoire d'un avocat de Portland, dans l'Oregon, Brandon Mayfield (en fait, ce n'est pas son histoire qui est horrible, c'est surtout tout ce qui va autour). Le FBI a découvert que ses empruntes et celles retrouvées sur un sac contenant des détonateurs ayant appartenu aux auteurs des attentats de Madrid étaient identiques. Il se fait (pur hasard ?) que M. Mayfield s'est récemment converti à l'Islam. Seulement voilà, la police espagnole a identifié le véritable propriétaire des empreintes digitles, un algérien ayant appartenu au réseau ayant commis les attentats.
Comment en est on arrivé là ? Le FBI a un outil hyper puissant et une gigantesque base de données pour essayer de déterminer le propriétaire d'une empreinte digitale. Aucun résultat pour l'empreinte étudiée. Mais au lieu de se dire que cela signifiait que le propriétaire de l'empreinte n'était pas dans leur fichier, les agents du FBI ont refait une tentative en utilisant des critères moins précis. Là bien sur ils ont obtenu des résultats.
M. Mayfield "n'a subi que" deux semaines de rétention et d'interrogation. Il se peut que des personnes se trouvent dans le couloir de la mort à cause de cette procédure d'identification d'empreintes digitales. Le FBI doit donc revoir tous les cas de condamnés à mort identifiés grâce à leurs empreintes digitales.
Alors certes, l'erreur est humaine (car ici, ce n'est pas le logiciel du FBI qui est remis en cause, mais bien le protocole humain, la méthodologie utilisée par le FBI), mais parfois des vies humaines sont en jeu. Il faut parfois des années à la justice pour reconnaître ses erreurs, mais ne laissons pas la justice faire des erreurs irréparables. Cette histoire me convaint encore d'avantage (bien que je ne sais pas si c'est vraiment possible) de l'absurdité de la peine de mort.
Mais cette histoire m'effraie aussi sur deux points : nous vivons dans une époque ultra sécuritaire, où tout est permis (ou presque) pour lutter contre le terrorisme. M. Mayfield a été maintenu au secret pendant 15 jours. Mais la seule chose qui a mis fin à cette période, ce n'est pas le délai légal, mais bien le fait que la police espagnole ait convaincu le FBI qu'il s'était trompé sur le propriétaire des empreintes. Il semblerait, compte tenu des projets de loi qu'en France, nous allions aussi dans ce sens là. Peut-être que nos parlementaires devraient d'avantage méditer là-dessus.
De plus, si les empreintes de M. Mayfield se trouvait dans le logiciel du FBI, ce n'est pas parce qu'il a été condamné ou ne serait-ce même impliqué dans un quelconque délit ou crime, mais parce qu'il avait été dans l'armée plusieurs années auparavant. Je ne pense pas que ce soit uniquement parce que les Etats-Unis doutent de leur armée qu'ils insèrent dans le fichier du FBI, les empreintes des différents soldats. La demande, par les Etats-Unis, d'utilisation de passeports biométriques ne fait que me conforter dans cette idée.
Alors à la vitesse où vont les choses, demain ça pourra être vos empreintes ou les miennes qui seront reconnues par erreur. Si vous venez de vous convertir à l'Islam, par les temps qui courrent, évitez peut-être de vous faire faire un passeport biométrique.

3 Commentaires :

  • J'ai lu cette histoire dans Le Monde. Je trouve ça assez étonnant qu'il y ait encore des gens qui se fassent prendre sur les empreintes digitales. C'est tout de même maintenant bien connu, comme truc, n'importe quel criminel apprenti terroriste devrait savoir éviter de laisser trainer ses sales pattes partout. Notons que Conan Doyle, l'auteur de Sherlock Holmes, a complètement méconnu l'intérêt des empreintes dactyloscopiques, qui se développaient à son époque.

    Par Anonymous Anonyme, à 14 janvier, 2006 15:00  

  • Les empreintes digitales ne correspondent-elles pas au contraire à la signature des kamikazes ? Dans ce cas là, c'est vraiment pas de bol si l'opération rate !

    Par Blogger Ms Décalé, à 15 janvier, 2006 10:48  

  • je suis dans ce cas de figure je vais etre juger le 11 mai 2006 pour des faits qui me sont reproches et pour les quels je n ai rien avoir et tous cela car je suis ficher il y a deça plusieurs annees il ont fait un raprochement avec mes empreintes car eux n avaient que des empreintes parcielles ben ron 008

    Par Anonymous Anonyme, à 29 mars, 2006 20:24  

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