Décalé

17 juin 2006

OPLC

Derrière ce sigle bizarre, se cache une opération d'envergure internationale : il s'agit de pourvoir offrir One Lap-top Per Child (un ordinateur par enfant). Offrir est bien grand mot. Il s'agit plutôt de construire un ordinateur portable à 100 dollars aux gouvernements de différents pays en voie de développement (Inde, Chine, Brésil, Nigéria...) pour qu'ils le redistribuent aux enfants de leur pays. Cet ordinateur possèdera une connexion internet pour que les enfants puissent "s'éduquer tout seul".
L'idée a fait sourire. Un ordinateur à 100 euros quand on voit le prix d'un portable en magasin, on rigole
en se disant que ce ne sera jamais possible à réaliser. Mais au sommet de l'information à Tunis en 2005, une démonstration a été faîte par Kofi Annan. L'OPLC a aujourd'hui un cout de revient de 140 dollars et sa construction en masse commencera début 2007. Microsoft et Intel rigolent beaucoup moins aujourd'hui.
Ca fait longtemps qu'on entend parler de ce projet, mais Le Monde 2 (n°122) met en avant l'existence de beaucoup de frais annexes. Ainsi, par exemple, "au Cambodge, trois écoles représentant plus de 250 enfants ont été connectées par un système sans fil à un satellite pour un cout de 250 dollars par mois. Qui va payer ?
Ne va-t-on pas voir également se crée en parallèle un marché noir de ces ordinateurs ?
Je me demande également si pour des gens qui n'ont ni électricité ni eau courante, sans parler parfois d'eau potable, qui n'ont pas toujours quelque chose à manger, si l'ordinateur est vraiment la priorité. N'est-on pas en train, encore une fois, d'imposer aux autres pays notre vision du monde ? Les fondateurs du projet répondent que cette opération permet de donner une dignité et un pouvoir sur leur destin aux enfants.
Je reste partagée entre le fait que de grand chercheurs américains mettent leurs compétences aux profits de l'humanitaire et cette volonté que nous avons, nous occidentaux, de toujours imposer notre vision du monde.

La manivelle sur la photo servait à recharger la batterie de l'ordinateur, mais cette idée a été abandonnée au profit d'un générateur à pédale pour les régions sans électricité. En effet, lae système de manivelle demandait une force supérieur à celle d'un enfant de 8 ans.