Décalé

26 mars 2006

Au milieu des casseurs

Dans un article du Monde daté du 25 mars 2006, Luc Bronner décrit une journée au sein d'une bande de casseurs. Je trouve ça bizarre, voyeur et racoleur de suivre une bande de casseurs avant une manifestation. Le ton de l'article est à mon goût déplacé : l'auteur considère comme relevant du simple chahut le fait de "dépouiller un adolescent de son lecteur MP3" dans le métro. Les différentes agressions sont considérées comme des troffés et les journalistes racontent sans dénoncer faisant ainsi le jeu des casseurs. Pendant la journée, il y aura eu plusieurs vols, tapassages, une voiture en feu et quand les casseurs décident de "se faire un magasin, de se faire la caisse", les journalistes sont priés de dégager. Qu'espèrent les journalistes en écrivant de tels articles ? Ceci relèvent-ils vraiment de l'information ?

Un peu de comique dans cette histoire, l'article dans la version papier du Monde se situe juste à côté d'un autre article racontant comment les casseurs "
prennent plaisir à courser les journalistes, tentant de leur casser appareils photos et caméras" !!!

En conclusion, je pense que c'est important pour le mouvement anti-CPE de dire que les violences sont rarement le fait d'étudiants, mais celui de casseurs. Je pense qu'il peut être intéressant de décrire ces bandes de casseurs, dire qui ils sont, essayer de comprendre pourquoi ils font ça. Mais je pense que suivre les casseurs dans leurs actions, leur violence n'a pas grand intérêt.


22 mars 2006

Aux (futurs) thésards et à leur entourage

... ou comment l'idée de ce blog est née.
Maintenant, je peux vous le dire ce blog aurait du naître d'une délivrance à savoir la soutenance de ma thèse. Cependant, celle-ci avait été reportée et les vacances de Noël arrivant, je me décidais à quand même ouvrir ce blog. Aujourd'hui, cela fait quelques jours déjà que j'ai (enfin) soutenu ma thèse. Je suis enfin libre et je peux vous faire part à vous (futurs) thésards ou proches de thésards ce que sont ces dures années.
Le nom de ce blog n'a pas été choisi au hasard (vous vous en doutez bien). La vie d'un thésard se résume souvent à son sujet de thèse et ce blog me permet de réagir en de façon décalée aux différents événements qui ont eu lieu durant cette période. Mais là n'est pas le plus important.

Amis étudiants de masters recherche, lisez ces quelques lignes avant de franchir le pas et de vous inscrire en thèse.
Je pense qu'il est important de savoir que :
  • les années de thèses sont des années très difficiles pour le thésards mais aussi pour son entourage. En effet, (i) le thésard n'a souvent qu'un seul sujet de prédilection, son sujet de thèse ; (ii) le thésard est souvent la petite main de son (ses) directeur(s) sans être considéré comme beaucoup plus ; (iii) le thésard a souvent des sautes d'humeur, envie de tout arrêter car trois ans (pour les plus chanceux) sur le même sujet c'est long. Une maître de conférence me disait qu'en quinze ans, elle en avait vu des thésards et bien pas un n'avait atteint le titre de docteur sans pleurer au moins une fois à chaude larmes.
  • le soutien de l'entourage est indispensable. Dans mon labo de recherche, on était vingt thésards en permanence. Et bien, c'est agréable de se sentir soutenue par les camarades quand ça va pas. Et vous pouvez être sure qu'un jour ou l'autre tout le monde y passe. Mon mari et ma famille m'ont soutenue psychologiquement et bien plus encore, certains ont relu toute la thèse. Il m'est arrivé durant la dure période d'écriture de ne rien faire chez moi, juste de passer 14h devant mon ordinateur à écrire, ne prenant que vingt minute par repas que mon mari préparait pour moi (Je ne serai jamais suffisamment reconnaissante envers lui pour tout ce qu'il a fait et subi (combien de fois a-t-il entendu : "j'en ai marre de cette thèse" ?!).
  • le titre de docteur n'a pas beaucoup de valeur en France. Dans l'industrie (sauf peut-être dans la recherche industrielle), vous êtes considéré comme quelqu'un qui n'a pas osé rentrer sur le marché du travail, qui n'est pas en phase avec ce qu'on attend d'un employé... Dans le monde universitaire, vous n'êtes pas plus considéré car tout le monde a le titre de docteur, c'est un pré-requis nécessaire. Heureusement qu'il y a les conférences internationnales ou les voyages à l'étranger pour pouvoir en émerveiller plus d'un.
Mais c'est aussi :
  • l'occasion de se faire de véritables amis parmi les thésards (entre personnes subissant les mêmes effets, on se comprend).
  • l'occasion de découvrir de nouvelles cultures. En effet, le titre de docteur n'ayant pas beaucoup de valeur en France mais beaucoup au Magreb ou en Amérique latine, les thésards français sont peu nombreux. Dans mon labo, la majorité des thésards sont tunisiens ou algériens, ce qui permet de mieux comprendre leur culture, leur religion, leur cuisine, leur mode de vie, leur langue... Une vraie mine d'or.
  • une satisfaction intellectuelle dificile à trouver ailleurs. J'ai personnellement adoré travaillé avec mes directeurs pour écrire des articles, se prendre la tête sur un sujet et que l'un lance une idée qui par boule de neige permet d'obtenir une solution.
En définitive, on dit souvent que la thèse, c'est très personnel. Mais je pense que cela affecte votre entourage. Et le problème c'est qu'on a beau vous prévenir, vous ne pourrez pas réaliser tant que vous ne serez pas passer par là. J'ai eu la chance de ne pas être embêter par mes parents (ils avaient déjà vécu ça !). Mais certains thésards entendent régulièrement leurs parents leur dire : "ben alors, tu trouves ? Ca fait trois ans que tu cherches et tu n'as toujours pas trouvé ?".
Aujourd'hui, je ne regrette pas car c'est un passage obligé pour faire le magnifique métier d'enseignant-chercheur. Et puis, rétrospectivement, il n'y a pas que des mauvais moments ! La soutenance est un grand moment d'émotion. Personnellement j'ai eu la chance d'être entourée par toute ma famille, mes amis, les thésards et maitres de conférence du labo... Quand on m'a dit que j'étais docteur, j'en ai pleuré de joie et de libération entraînant avec moi toute la salle. Que d'émotion, que d'émotion !!


09 mars 2006

Voyage au Japon

Je suis partie à Tokyo pendant 5 jours pour raisons professionnelles. Voici en vrac mes impressions :
  • 11 h d'avion, c'est long, surtout quand comme moi elles sont précédées par une heure de TGV.
  • Quand je suis arrivée à ma place dans l'avion, j'ai hallucinée. Je me suis dit, jamais je ne rentrerai dans cet espace aussi étroit. Pourtant, je n'ai pas la taille mannequin, juste 1,68m ! Et ben il a fallu tenir plus de dix heures. Et encore, ce n'était rien, le siège du passager avant était redressé. Je me demande pourquoi les compagnies aériennes n'utilisent pas le même procédé que la SNCF pour construire ses sièges. Dans ce dernier cas, ce n'est pas le dossier qui descent, mais l'assise qui s'avance permettant une inclinaison du siège.
  • Ce qui est assez hallucinant, c'est qu'il y a un programme (télévisé) qui vous propose à un moment de vous détendre depuis votre siège. Ca commence par : le plus important, avant de commencer c'est de bien respirer. Jusque là, rien d'extraordinaire. Sauf que la présentatrice, assise sur une chaise à Anghor ou à Bali, vous demande d'aider avec vos mains à bien inspirer et expirer. Pour cela placez vos mains sur vos côtes. Je vous rappelle que vous êtes sur votre siège entouré de deux personnes et vous arrivez difficilement à mettre vos coudes sur l'accoudoir. L'étape suivante consiste à étirer ses bras en avant. Le seul problème, c'est que vous avez un siège devant non pas à portée de main mais à portée de coude. Je me suis vraiment dit que c'était gonflé de proposer un tel programme.
  • Dans la même accablit que le point précédent, il y a un questionnaire pour avoir vos impressions sur Air France. L'une des questions est Le confort de votre siège est "Très satisfaisant", "Satisfaisant", "Moyennement satisfaisant" et ainsi de suite.
  • Tokyo est une ville où le mètre carré est précieux. Vous avez donc de grand building comme à New-York, mais pas les grandes avenues qui vont avec. Vous avez vraiment l'impression qu'on a essayé de maximiser la densité des habitations. Et les buildings sont vraiment pas très beaux : des pavés de béton. A part sur l'équivalent des Champs-Elysées de Tokyo où se succèdent les magasins tels que Vuitton, Armani, Prada et autres. Là les immeubles sont beaux, les vitrines inhabituelles pour des français et les magasins paraissent presque vides dans ces espaces si grand.
  • Les Japonais sont les rois du services et du processus. Vous avez toujours quatre personnes qui font le travail là où en France vous en auriez eu 1 voire 0. Mais ça fait pas comme dans certains pays en voie de développement où tout le monde dort. Non, là, chacun a sa place et l'efficacité est le maître mot. Et puis, ils savent s'adapter, mais bon, il ne faut quand même que ça ne dépasse pas les cas qui ont été prévues parce que là, ça peut devenir vite la panique.
  • Les Japonais ne laissent rien trans paraître sur leur visage. Difficile dans ces conditions de voir ce qu'ils ressentent. Ce qui signifie aussi que ce sont parfois de vraies cocottes-minutte.
  • Les gadgets, c'est japonais adorent ça. Il existe un magasin "Snoopy town", des "hello Kity" ou des mangas un peu partout. Tous les japonais ou presque ont un GPS dans leur voiture. Les WC sont ultra perfectionnés. Vous avez un bouton pour chauffer le siège, un bouton pour envoyer un jet d'eau et vous rincer les fesses, un bouton pour utiliser les WC comme un bidet. Dans un restaurant, il y avait même une télé avec des images de vagus sur une plage de sable fin, avec le bruit. Est-ce pour vous aider à y aller ?
  • Enfin, le poisson cru et le soba, j'ai vraiment du mal. Seules les coquilles St Jacques passent bien cru.
En résumé, c'est un voyage enrichissant, nous avons beaucoup à apprendre des japonais en particulier sur le service, mais je n'irai pas y faire du tourisme (les 11h de vol sont assez dissuadentes).
Si vous aussi, vous avez été au Japon, n'hésitez pas à me donner vos
impressions.

01 mars 2006

Un retour en arrière ?

Je viens de lire sur Inside USA un post faisant état d'une loi interdisant l'avortement en Dakota du Sud, même pour les femmes violées. Je suis contre l'avortement utilisé comme moyen de contraception. Je pense que tant que possible, il est préférable d'utiliser des moyens de contraceptifs comme la pilule, les spermicides, le stérilet ou le préservatif. Mais je pense que c'est un droit important, fondamental pour les femmes d'avoir la possibilité de recourir à l'avortement. Surtout en cas de viol. Or aujourd'hui, il semblerait que les Etats-Unis reviennent sur ces acquis, qu'ils interdisent à nouveau l'avortement et punissent de cinq ans d'emprisonnement tout médecin qui aurait réalisé un avortement.
Le but est en fait encore plus inavouable, les sénateurs du Dakota du sud souhaitent en fait voire la cour Suprême se prononcer sur le problème. Avec les deux nouveaux juges qui viennent d'être élus, il y aurait des chances que la législation change aux niveaux des Etats-Unis globalement si j'ai bien compris.
Je suis vraiment estomaquée. Comment un pays démocratique, peut-il être aussi rétrograde, autoriser la peine de mort et interdire l'avortement ? Il semblerait néanmoins que sur la question de l'avortement comme sur de nombreux autres sujets, deux positions s'affrontent, deux ensembles d'états
“états rouge” à majorité conservatrice et les “états bleus” à majorité libérale (soit progressiste).
J'espère que le prochain président amréicain sera démocrate pour renverser la tendance, mais peut-être que le mal sera déjà fait ou qu'il n'aura pas le courage de clamer haut et fort qu'il/elle est pour l'avortement et de tout faire pour supprimer les lois l'interdisant. (Je ne sais même pas si le président des Etats-Unis a ce pouvoir).


(il va falloir que je fasse appel à mon spécialiste de la cour suprême préféré (si je peux me permettre cette familiarité !), j'ai nommé Paxatagore, afin d'en savoir plus).

La demi-pensionnaire


... de Didier VanCauwelaert.
L'histoire :
Que faire lorsqu'on tombe amoureux d'une jeune femme au cours d'un déjeuner, et qu'on découvre au dessert qu'elle se déplace en fauteuil roulant ? Hélène est Lion ascendant Lion, championne de voltige aérienne. C'est la fille la plus sexy, la plus joyeuse et la moins facile que Thomas ait jamais rencontrée... Arraché à sa routine, malmené, envoûté par cette " demi-pensionnaire " qui l'initie à la vraie liberté, il comprendra au bout du compte que c'est lui qui vivait comme un infirme. Et qu'une femme assise, parfois, peut aider un homme à se relever.
Mon impression : J'ai adoré ce livre. J'ai vraiment trouvé que c'était un hymne à l'amour comme je n'en avais jamais lu. Un livre qui donne un regard différent sur le handicap. Un livre qui donne envie de vivre, d'aimer... de sortir de sa coquille. En quelque sorte un pur moment de bonheur.
J'ai lu d'autres livres du même auteur : Un allée simple (prix Goncourt 1994), Rencontre sous X et L'apparition. Chacun de ces livres est bizarre, les rencontres entre les différents personnages assez inatendues et peut-être un peu invraisemblables à mes yeux. L'apparition m'a fait pensé au livre de Marc Levy La prochaine fois où des gens de plusieurs époques se parlent, s'aiment, s'aident.
Mais si j'ai préféré La demi-pensionnaire c'est que ce livre parle à n'importe qui.
Ce livre, (comme l'attentat) m'a été conseillé par ma grande soeur qui découvre de vraies merveilles à la librairie française de Madrid. A mon tour, je vous conseille vivement ces livres.