Décalé

26 avril 2006

Début de thérapie ?

Ca y est j'ai enfin jeté les différentes versions de ma thèse comportant les annotations de ma directrice de thèse. J'aurais pu vous faire une liste des plus belles piques qu'elle m'a écrites, mais j'ai préféré tout effacer, ne garder trace de rien du tout et essayer d'aller de l'avant, de poursuivre mon petit bonhomme de chemin.
Ne vous inquietez pas, comme je suis toujours dans le labo, j'ai toujours le droit à des piques. Ce qu'il y a de rassurant c'est que c'est pareil pour les autres thésards qu'elle a eu ou a encore et on est près de 100 !!

Fin du blocage ou la leçon de démocratie


Lundi correspondait au retour des étudiants après deux semaines de vacances mais surtout cinq semaines de blocage. Mais certains étudiants ne comptaient pas en rester là. Ils ont recommencé à bloqué les locaux. Chose très simple à faire, il suffit pour la fac dont je parle d'être une petite trentaine. Les étudiants ont voulu une AG. L'administration a mis à leur disposition un amphi pour que cette AG puisse avoir lieu. La fin du blocage a été voté.
Personnellement, en tant qu'enseignante, j'étais heureuse car je ne sais pas trop comment on aurait pu continuer comme ça et assurer des partiels normalement. Mais ceci était sans compter sur l'assemblée d'hier.
Et oui, une AG était prévu hier donc malgré le vote de la fin du blocage de la veille elle a été maintenue. En tant qu'étudiante en thèse, j'ai le double statut et pouvait donc assister avec les étudiants à l'AG. Dans les filières que nous gérons, les cours ont été suspendus le temps de l'assemblée générale pour que les étudiants puissent voter. Ce sont des petites formations (35) où tout le monde se connait, le but éait biensur de voter pour la fin du blocage.
Alors comme c'est démocratique on vote pour l'ordre du jour: ordre 1: bilan de la lutte et ensuite on parle du blocage, ordre 2: on parle du blocage puis on fait le bilan. C'est l'ordre 2 qui a gagné à une grande majorité, mais les organisateurs de l'AG ont eu un peu de mal à le reconnaître, ils ont donc compté les mains levées.

Bon, c'est pas tout, mais on ne va pas voter sur quelque chose sans en avoir débattu avant. Donc toute personne désireuse pour harranguer la foule avait le droit à deux minutes de parole mais devait préalablement s'incrire.
J'ai zappé cette phase, en demandant aux étudiants de nous prévenir quand on passerait au vote. J'ai quand même assisté à l'arrivée des journalistes. Ah oui, mais démocratie oblige, on vote pour savoir s'ils ont le droit de rester. C'est bon, l'assemblée a voté, on accepte la presse.

De retour dans l'amphi, on va procéder au vote. Ah oui, mais pour tenir compte du débat qui vient d'avoir lieu certaines motions ont été définies. J'ai surtout eu l'impression que le chef de l'AG les définissait au fure et à mesure de ses envies mais je n'ai pas assisté au débat et peut donc être mauvaise langue.
Résultat des votes :
  • POUR la compensation entre les semestres ce qui n'était plus possible depuis la réforme LMD,
  • POUR le fait qu'aucun étudiant ne puisse être considéré comme défaillant aux TD (après un certain nombre d'absence)
  • POUR le calendrier proposé par l'université (à savoir on rajoute deux semaines de cours)
  • POUR le maintien de la charge horaire hebdomadaire (en gros, pas le droit de rattraper les heures perdus les soirs et les samedis)
  • CONTRE la démission du président (il faut dire qu'il a été on ne peut plus conciliant avec les étudiants)
  • POUR la fin de la grève
  • POUR la fin du blocage (à une très grande majorité).
Là, l'amphi contenant près de 1000 personnes se vide, mais c'est long avec les petites portes qu'il y a. Certains, les meneurs entonnent l'Internationale, crient Résistance...
L'assemblée générale a continué, mais avec que les personnes en faveur de la poursuite de la lutte. Je ne sais pas trop ce qui s'y ait dit mais j'ai bien peur que l'on se remette à voter d'ici peu. C'est dur d'accepter sa défaite, mais c'est aussi ça la démocratie.


21 avril 2006

Hotel Rwanda


Ce soir, je viens de voir ce film de Terry George qui raconte l'histoire vraie d'un homme, Paul Rusesabagina, qui alors que le Rwanda sombre dans une guerre civile où s'affrontent Huttus et Tutsis. Cet homme armé de son seul courage et de sa débroullardise se démène pour tenter de sauver du massacre plus de 1200 Tutsis réfugiés dans l'hôtel dont il est le gérant à Kigali.
Ce film est vraiment très intelligemment réalisé. Il n'y a pas de sang qui gicle, pas de voyeurisme, mais tout se devine. Toute l'horreur se devine, tout le traumatisme psychologique de ces gens est présent. Et en même temps, nous voyons le desinteressement total des occidentaux, des gouvernements. L'abandon des occidentaux est horrible à supporter. Seuls les blancs sont rappatriés sans chercher à sauver n'importe quels ruwandais.
Plus d'un million de tutsis sont morts souvent à coups de machette.

Oh non dans ce film il n'y pas que des mauvais. Cette infirmière du CICR qui assiste à la mort du vingtaine d'orphelins tutsis parce qu'elle n'a pas pu les faire rentrer tous dans sa camionette. Et ce directeur de la Sabena, propriétaire de l'hôtel qui sans réfléchir prend son téléphone appeler les le président français (Mitterand) et le premier ministre belge pour donner un peu de répis aux réfugiés de l'hôtel.

Pourquoi l'ONU a mis tant de temps à réagir ? Certes, il semblerait que ce qui s'est passé était inpensable puisque même le Rwanda qui siégeait au conseil de sécurité n'a pas demandé d'aide. Pourquoi les occidentaux, l'Europe n'a pas réagi ? On peut se dire ce sont des africains, noirs sans pétrole, mais cela peut-il tout expliquer ?

Mais je repense aussi à cette chanson de Jean Jacques Goldman où Fredericks, Goldman et Jones chacun à leur tour se demande ce qu'ils auraient fait si respectivement ils avaient été blanche et riche à Johannesburg, allemand pendant la deuxième guerre mondiale et Irlandais de Belfast. C'est facile après tout de réagir, de s'attendrir après coup, mais aujourd'hui alors que des choses comparables se produisent au Soudan, que faisons nous ?

En conclusion, un beau film qui fait réfléchir.

14 avril 2006

Evaluer les enseignants ?!

Trois pays, trois façons différentes d'évaluer les enseignants :
Courrier International (du 6 avril 2006) rapportent que les enseignants du secondaire en Floride risquent désormais d'être rémunérer au mérite... de leurs élèves. Plus précisément en fonction du tôt de réussite de leur élève à un examen organisé par l'état de Floride. Personnellement, je ne pense pas qu'on puisse évaluer un enseignant aux résultats de ses élèves ou étudiants. Certains enseignants passent bien auprès de leurs élèves sans que pour autant ceux-ci aient des résultats mirobolants. De plus, est-ce qu'un tel système ne va pas pousser les enseignants à se concentrer sur les élèves qui ont une chance de réussir l'examen et laisser tomber ceux qui ont peu de chance de l'avoir ? Il semblerait aussi que certaines écoles de Floride organise la rentrée de plus en plus tôt, donnent d'avantage de devoir à la maison pour maximiser les chances de voir les élèves réussir. Du coup, ça risque de devenir du bachotage et ce n'est pas ainsi à mon avis qu'on reconnait un bon enseignant.
En Belgique, à l'université, il semblerait que les enseignants reçoivent leur cours pour cinq ans et que passer ce délai, il leur faut prouver qu'ils méritent de les garder. Ainsi, des évaluations sont données aux étudiants à la fin du semestre, les polys des enseignants peuvent être évalués par leur collègues... Tout ce qui peut montrer que vous vous êtes impliqué dans votre métier.
En France, à l'université du moins, les enseignants sont évalués uniquement s'ils demandent une mutation. Dans ce cas là, ils sont évalués sur leur recherche et pas du tout sur leurs enseignements. La seule chose ou presque qu'on demande à un enseignant en France, c'est de faire son service et peut-être aussi de ne pas faire de grosses conneries. Dans certaines filières néanmoins, en particulier les filières en apprentissage (comme les anciennes MIAGE), on se rapproche de ce qui se passe en Belgique, les étudiants évaluant les enseignants. Certains peuvent ainsi se voir retirer leurs heures de cours.
Personnellement, je trouve cette pratique de l'évaluation pas mal du tout ; peut-être pas entièrement satisfaisante, mais elle a le mérite de forcer les enseignants à se donner davantage, à se renouveler et ne pas considérer comme acquis les quelques heures de cours qu'ils peuvent parfois enseigner depuis plusieurs dixaines d'années.

(Soit dit en passant, évaluer les enseignants au mérite ne me semble pas une bonne chose que ce soit leur mérite où celui de leur étudiants. Dans ce dernier cas, cela fausse la relation enseignant-étudiants).

12 avril 2006

Madrid

Je reviens d'un petit week end à Madrid. C'est une ville que je ne connaissais pas et qui est bien agréable à cette saison. Quelques remarques :
  • les rues sont incroyablement propres (comparées à Paris), comment font-ils ? Depuis que les propriétaires de chiens sont verbalisés quand leur animal ne sait pas se tenir, les choses vont beaucoup mieux à Paris, mais il n'y pas que ça. Il n'y a pas de papier par terre...
  • les immeubles ne sont pas tout noirs comme à Paris bien au contaire, ils sont colorés dans les tons ocres et rouges ce qui participe à l'image du sud telle qu'on peut se la faire. Les espagnols et les français n'utilisent-ils pas les mêmes voitures ?
  • les espagnols sont hypers disciplinés. Ils ne vous dépasseront pas dans la queue, attendent que le petit bonhomme soit vert pour traverser. Rien à voir avec l'image que l'on peut se faire des gens du sud. Bon je sais c'est nul comme cliché, mais bon. Même pas à vous faire une entourloupe au volant. Serait-ce les restes de la dictature de Franco ?
  • les espagnols parlent peu l'anglais, c'est encore pire que les français. Mais ça faisait plaisir de se remettre un peu à l'espagnol après tout se temps.
J'ai visité la ville avec ma soeur qui y habite depuis presqu'un an. Cela donne un visage très différent. Un peu l'impression de regarder cette ville de l'intérieur, pas comme un simple tourisme.

Un vrai moment de bonheur !

04 avril 2006

Radio France un jour de grève

J'ai l'habitude d'écouter Radio France, plutôt France Info et France Inter, mais les jours de grève comme aujourd'hui, c'est un peu difficile. Ce midi entre les titres du 13h (à 12h53) et le journal lui même, retentit les message habituel prévenant les auditeurs que "compte tenu d'un mouvement social d'une partie du personnel nous ne sommes en mesure de vous présenter le programme habituel" (le texte n'est peut-être pas exact, il est possible que je l'ai un peu mélangé avec le message de la SNCF, veuillez m'en excuser). Ensit, on nous redirige sur France Musique, pourquoi pas ? Seul problème c'est qu'on était en fin d'émission (cette émission vous a été présenté par... et réalisée...) et qu'on nous annonçait la suivante. En d'autres termes à peine 1,30 mn de musique. Ils pourraient faire au moins une programmation musicale qui se tient !!

Mais c'est aussi l'occasion d'écouter d'autres radios, chose que je ne fais pas habituellement. La semaine dernière, je suis donc passé sur Europe 1. De cette expérience, je tire deux conclusions : d'une part il y a beaucoup plus de pubs sur Europe (ce qui est insupportable) et d'autre part, ce n'est pas du tout le même type de pub. C'est assez marrant d'ailleurs. Sur Radio France, les pubs sont pour des organismes public ou semi publics (enfin ou proposant des services publique, ou s'adressant aux fonctionnaires) à savoir, la préfond, EDF, le CEE du Val d'Oise, le consulat Britannique...
Sur Europe c'est plus les pubs habituelles pour les produits de consommation courante ou grande surface.

En passant, je voudrais en profiter pour dire que le CEE du Val d'Oise a un responsable en communication remarquable ou embauche un cabinet de communication vraiment bon. Les pubs pour le Val d'Oise sont variées et marchent par séries, ce qui fait qu'on se lasse moins vite. (La campagne d'il y a deux ans était quand même franchement nulle). L'année dernière, ils avaient même diffusé une édition spéciale pour le 1er avril. Je trouve ça sympa même si j'ai horreur de la pub et que du fait qu'elles sont quand même peu variées sur Radio France, on les connais hélas vite par coeur.

Avancées dans le droit des femmes

Alors que le Dakota du Sud a signé une loi interdisant l'avortement même dans le cas de viol de la mère, des représentants du gouvernement mexicain et des organisations féministes ont signé un accord historique. Pour la première fois, un gouvernement latino-américain reconnaît la légalité d’un avortement en cas de viol [et s’engage à promouvoir au niveau local la législation nécessaire pour réglementer la pratique de l’avortement dans les cas permis par la loi] (Courrier International 806, du 30 mars 2006).
Toute cette histoire débute quand Paulina Ramirez, une jeune mexicaine de 13 ans est violé par deux hommes en 1999.
la mère de la jeune fille a porté plainte auprès de la police et les autorités ont confirmé le viol.
L’article 136 du Code pénal de Basse-Californie reconnaît aux femmes qui ont été violées le droit d’avorter, mais tous les médecins du service gynécologique de l’hôpital de Mexicali ont refusé, au mépris de la loi, de pratiquer cet avortement en se retranchant derrière des motifs moraux ou religieux.
La jeune fille, sa famille ainsi que son avocate ont été traînée dans la boue par tout le pays. Le président
Vicente Fox (PAN), récemment élu s’était exclamé le jour de la naissance de l'enfant : “Dans une heure, cette gamine sera folle de son fils” .
Ce qui se passait au Mexique il y a 7 ans commence à se produire dans certains états des Etats-Unis voire pire maintenant que l'avortement est déclaré illégal dans le Dakota du Sud. A quand la venue au Mexique des femmes américaines pour se faire avorter !

Autre avancée, aujourd'hui, pour la première fois de leur histoire les femmes peuvent voter et être éligibles au Koweit (à l'occasion d'élections municipales partielles). Deux femmes sont candidates. Sauront-elles changer les mentalités et se faire élire ?